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n°171 - 12 octobre 2000

- Édito

Le fond, la forme... On dit que notre temps cultive la forme et se fiche du fond, mais ce n'est pas toujours vrai. Ou bien ça a toujours été vrai et ce n'est pas une affaire d'époque. Athènes avait libéré les arts mais ils sont tombés sous le joug de Rome, la Renaissance avait imposé ses critères de forme mais Watteau peignait quand même du Watteau, et Paris Match se paye des quadrichromies quand les "Que sais-je" de chez PUF se contentent d'une seule encre et d'un papier médiocre. Internet y passe aussi : on y décore de jolies vitrines à courant d'air et on ouvre des portails qui fédèrent du bruit, mais il existe aussi les bibliothèques d'images spatiales de la NASA et du JPL, ou les textes offerts par le projet Gutenberg.

Finalement, aucune règle ne sait expliquer qui fait du contenu et pourquoi. L'argent ? Le besoin ? Le temps ? Le temps est toujours nécessaire, l'argent paye parfois des projets de bon sens. Une chose est sûre, de tout temps les marchands ont été dans le coup. Tenez, Gutenberg, justement, se plantait en composant une bible dont la typographie gothique était tellement chiadée qu'il n'a jamais pu la terminer ; il craignait la comparaison avec les caractères manuscrits des copistes et voulait faire au moins aussi bien qu'eux. Mais le plomb contre la plume, c'est pas facile. Fust, son banquier, avait les pieds sur terre. Certainement pas désintéressé, il avait néanmoins compris le caractère révolutionnaire de la mécanisation de l'imprimerie. Comme on sait, il a repris l'affaire... Un banquier !

Pour en revenir à Internet, ce qu'il a de plus beau c'est son accessibilité et non les couleurs qui clignotent. Ses normes ouvertes en permettent l'accès à toutes les machines capables de se brancher, et s'y promener comme y publier ne coûte franchement pas bien cher. Sa diversité, qui est le reflet de celle des hommes, promet le partage de savoirs d'une richesse merveilleuse. Mais cela ne restera vrai que si on préserve son accessibilité. Si l'écart d'un clignotement un peu trop kitch n'est pas bien grave, l'hégémonie d'un browser l'est plus. Je ne parle pas que de celui de Microsoft, Netscape aussi, au temps de sa gloire, faisait peu de cas des normes. Pourtant, les coupables ne sont même pas Bill Gates ou Jim Clarck ; ils font leur métier sans état d'âme, point. Les coupables, les idiots, ce sont ceux qui adoptent sans savoir des cadeaux, sans même se demander pourquoi on les leurs offre.
C'était il y a longtemps mais souvenez-vous d'Épiméthée, celui qui réfléchissait trop tard, et qui avait benoîtement ouvert le vase que lui présentait Pandore.

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- AMD Athlon

Toujours en forme, AMD annonce la sortie imminente de son Athlon cadencé à 1,2GHz, puis un 1,5GHz en janvier. Voilà pour les chevaux de tête. Côté entrée de gamme, Le Duron passe à 800MHz d'ici peu. Enfin, le fondeur annonce un chipset avec un bus système à 266MHz et le support de SDRAM à double-vitesse (DDR, Double Data Rate). Tout ça pour dire qu'AMD respire la bonne santé face à un Intel vieillissant et tout essoufflé.

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- Microsoft & la vie privée

Dans un papier titré "Anonymous" que son auteur oublie de signer (anonyme ?), Microsoft explique que la collecte d'informations personnelles existe depuis que le Web existe. Selon l'éditeur, la croissance d'Internet dépend de la connaissance des habitudes de consommation de ses utilisateurs.

Cela se tient et on comprend son point de vue lorsqu'il dit plus loin que le principe des cookies n'est ni bon ni mauvais. L'ennui, c'est que le papier en question ne cite que de bons exemples, comme la simplification de la navigation Web. C'est vrai, vrai aussi lorsque l'auteur anonyme explique que l'aide des cookies est essentielle dans la mesure de l'efficacité de la publicité. Il reste que l'utilisateur doit être tenu au courant de ces pratiques, avec cookies ou par tout autre moyen d'ailleurs, et qu'il doit pouvoir les refuser. Sur ce point Microsoft rappelle qu'il a mis à notre disposition des fonctionnalités de gestion des cookies pour son dernier Internet Explorer (mais il faut aller chercher le patch).

Au-delà des cookies, Microsoft dit faire des efforts pour n'acheter des encarts publicitaires qu'aux sites répondant à des normes de collecte d'infos rigoureuses (Fair Information Practices), et avoir développé un logiciel idoine qui serait déployé sur plus de 20000 sites aujourd'hui. Le nom du soft n'est pas dévoilé (anonyme ?), et on se demande si des fois il ne s'agirait pas de Passport, Mmm ? (cf. Marcbook n°169).
Conclusion du papier : l'industrie peut et doit mieux faire en matière de respect de la vie privée des consommateurs, même que ce serait un enjeu pour l'avenir de l'économie en ligne. Sur quoi Microsoft dit travailler avec le World Wide Web Consortium et d'autres partenaires pour l'améliorer. Ce document rassurant est judicieusement publié avant la période de Noël, saison idéale qui sert de baromètre au commerce électronique grand public.

+ d'infos...http://www.microsoft.com/presspass/issues/09-27privacy.asp

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- Carnivore 1.2, 2.0 & 3.0

Le FBI a livré du bout des doigts les premiers documents réclamés par l'Epic (Electronic Privacy Information Center) concernant son système d'écoute Carnivore. 565 pages imprimées, avec de très nombreux passages masqués à l'encre noire. De plus, 200 de ces pages restent secrètes. Enfin, l'ensemble du dossier détenu par le FBI ferait 3000 pages selon ses propres aveux, et le code source de Carnivore reste sous clé. Bref, l'Epic, mécontent, a scannés ces pages et les propose sur son site Web. On y voit par exemple que Carnivore est capable de récupérer toutes les données en provenance d'une adresse IP déterminée alors que la loi autorise le FBI à surveiller uniquement les objets des e-mails tant qu'un juge ou un procureur ne lui donnent pas le feu vert pour espionner plus profondément. Les écoutes de transmissions vocales via l'IP sont prévues par Carnivore, mais le logiciel ne le permet pas encore. Né en juin 99, il tourne sous Windows NT4 tandis que son aîné, Omnivore, était développé pour Solaris depuis février 97.

+ d'infos...http://www.epic.org/privacy/carnivore/foia_documents.html

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- Red Hat Network & .NET

Lors de son passage à Paris, Bob Young, le patron de Red Hat a expliqué les atouts de sa distribution Linux et de son service Red Hat Network. Il s'agit, moyennant 10$ par mois, de donner la main à Red Hat pour la gestion, la maintenance et les updates du système.
Young précise que ce service, inscrit dans la tendance tout Internet du marché, est presque une évolution "naturelle" pour Linux, tandis que Microsoft doit dépoussiérer de fond en comble ses systèmes et applications pour prendre le virage .NET, et revoir ses modèles économiques. De plus, l'ouverture des sources des produits distribués par Red Hat sont un gage de qualité, d'honnêteté et d'innocuité, toujours selon le même Bob.

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- Linux 2.4

Linus Torvalds a annoncé que le noyau 2.4 de Linux serait encore retardé. Il devait initialement être livré... en octobre 99, et arrivera probablement à cheval sur 2000 et 2001. Finalement, le modèle open-source ne fait pas mieux, question délais, que Microsoft ou Apple avec leurs systèmes Windows 2000 ou MacOS X ; on pense à Linux mais aussi à Netscape avec Mozilla qui ne cesse d'arriver.

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- Hypertexte

On se souvient que British Telecom avait fait marrer toute la planète au mois de juin en se targuant de posséder des droits sur les liens hypertextes. Rien que ça ! Un brevet déposé il y a plus de 20 ans par un de ses employés maintenant retraité décrit un système de sélection de page via un menu numéroté. Pour se représenter la chose, il suffit de se souvenir du Minitel. D'ailleurs, l'invention du monsieur a été mise en oeuvre dans le logiciel Viewdata, prédécesseur du Prestel, lui-même cousin outre-Manche du Minitel.

Manque de chance pour British Télécom, on a retrouvé une vidéo datée de 68 où Douglas C. Engelbart, responsable de recherche au Stanford Research Institute, fait la démonstration révolutionnaire d'un périphérique original et apparemment très gadget : la souris. Et la démo en question utilise un système de liens entre les pages...

+ d'infos...http://sloan.stanford.edu/MouseSite/1968Demo.html - la démo en fichiers RealVideo.

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- Seti@home

On parle souvent de ce beau projet. Seti@home est beau pour deux raisons : la première est cette recherche de signaux extra-terrestres intelligents (Seti pour "Search for Extra-Terrestrial Intelligence") dans le brouhaha stellaire capté par le radiotélescope d'Arecibo à Porto Rico ; la deuxième, c'est l'esprit contributif qui rassemble 500000 volontaires à travers le monde pour fouiller dans la masse des données.
Les chercheurs de l'Université de Berkeley s'étaient vus supprimer l'accès aux gros ordinateurs pour des raisons de budget et parce que, franchement, chercher des martiens, ça fait pas sérieux. Leur idée avait alors été de concevoir un programme distribué, peer-to-peer, oui, qui remplacerait la puissance de calcul de ces grosses machines par celle des milliers de PC connectés sur le réseau. Une veille d'écran, tout simplement, s'active lorsque vous n'employez pas votre ordinateur et travaille pour la bonne cause.

Quelques chiffres publiés par Libé : 2,3 millions de téléchargements du programme et 500000 utilisateurs sérieux, une puissance cumulée laissant derrière elle les ordinateurs les plus puissants du monde, 418000 années de traitement/PC en dix-huit mois de fonctionnement du projet.

Voilà pour les beaux résultats dignes du cher réseau. La mauvaise nouvelle, c'est qu'aucune trace d'ET n'a encore été repérée. Nous sommes donc seuls ?

+ d'infos...http://www.malexism.org/marcbook/98/980424.shtml
+ d'infos...http://setiathome.ssl.berkeley.edu/
+ d'infos...http://www.liberation.com/sciences/actu/20001005jeut.html

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- 602 Pro PC

Chose promise, chose due.

La suite 602 a fait le tour des médias la semaine passée. Faisons un tour des applications proposées, sans grand ordre et certainement pas exhaustif, mais plutôt dans le but de se rendre compte de ce que valent le traitement de textes, 602Text, le tableur, 602Tab, et l'outil de retouche d'images, 602Photo, comparés au concurrent, puisque la presse parle de "Microsoft Office Killer". Pour le détail des "features", un lien est donné plus bas.

L'installation, avec option complète ou en réseau, est propre hormis l'apparition d'un dossier "My documents" ; c'est une version anglaise. Elle occupe 14,5Mo sur le disque après installation, plus 1,6Mo de modèles et quelques images en guise d'exemple.
Les applications Bureautiques sont tellement galvaudées qu'on pourrait s'attendre à une copie conforme de ce qu'on connaît, Mais non, 602Pro apporte beaucoup d'innovations dans de nombreux détails : des icônes bien dessinées, une interface très dynamique, des boites de dialogues de sélection de fichiers qui affichent les images en vignettes, plus une petite loupe accompagnant ces vignettes et qui, lorsqu'on la clique, affiche l'image en grand dans un pop-up. Autant de détails qui renouvellent le genre et rendent l'utilisation pratique et sympathique.
Au premier abord.

602Text :

Mais on remarque bientôt des comportements étranges : des manipulations d'image et de liens en mode HTML ont fait perdre le nord au traitement de textes, et l'affichage de l'application s'est mis à faire n'importe quoi, au point de polluer le bureau. Après avoir quitté proprement 602Text, tout est rentré dans l'ordre ; pas de plantage. Les opérations concernant le HTML sont donc fragiles (vue source par exemple) et provoquent des erreurs. Mais 602 retombe à peu près sur ses pieds, annonçant un problème et l'abandon de l'opération, puis faisant une sauvegarde automatique "emerg.doc". Je doute que ma configuration puisse être mise en cause ; ces comportements, typiques avec certains pilotes de cartes graphiques, sont facilement reproductibles avec beaucoup d'applications, et ce n'est pas le cas.

Pas de dictionnaire tant que l'utilisateur ne s'enregistre pas sur le Web (non payant ; un dialogue s'affiche à chaque lancement pour inviter à s'enregistrer), et de toute façon, le dictionnaire de base est en anglais seulement. 602 n'oublie pas d'annoncer que son "Plus Pack" comprend des dicos orthographiques et de synonymes. En fouillant sur leur site, on comprend que ces dicos existent en anglais UK & US et en Allemand uniquement. Pas de langue française. Nombre de fonctions sont ainsi bridées et requièrent le "602Pro Plus Pack 2000" (buy now / buy later, 50$ plus une ristourne de 25% pour les utilisateurs enregistrés), telles que l'export aux formats PDF et Web, baptisé "Presentation".

La fonction rechercher/remplacer est trop sommaire, pas de jokers ni de fonctions avancées, domaine où l'autre Word est très fort. Le menu présente une recherche plein-texte... dans le "Plus Pack" ; c'est Topics, le moteur de Verity qu'on retrouve implémenté partout, dans Notes, Acrobat, etc. Mais ici, il s'agit plus d'une base de données d'indexation et de recherches affinées, ce qui ne remplace pas... le rechercher/remplacer classique.

N'espérez pas récupérer d'un clic vos documents Word s'ils sont mis en page finement. 602 oublie quelques éléments (des tableaux dans des cadres) et en maltraite d'autres (des images déplacées, pas de transparence dans les Gif, erreurs dans les plans superposés). L'importation n'est pas vraiment au point et demandera de recomposer tous les documents.

On ne retrouve pas ces fonctions discrètes de Word qui démontrent sa grande maturité, par exemple la sélection de blocs de textes indépendamment des lignes et colonnes (Alt + sélection à la souris). Par contre, Software 602 a songé à quelques trucs que d'autres ne savent pas faire : 602Pro peut se souvenir de l'endroit où vous avez quitté un document pour vous y replacer à la prochaine ouverture ; il propose une boîte de dialogue listant tous les objets composant un documents (blocs de textes, cadres, images, dessins, OLE, formulaires) et des opérations concernant ces objets (propriétés, aller à, effacer, et même un filtre de sélection) ; dans le même genre, une liste des liens affiche les hypertextes vers Internet ou vers les images locales, avec, encore une fois, l'édition de leurs propriétés et même un test de validité de ces liens.

602Tab :

Côté tableur, l'import de feuilles de calculs existantes au format xls semble mieux se passer, autant pour la mise en forme que pour les fonctions, en tout cas pour un fichier pas trop gros ni trop complexe. Par contre, on retrouve les mêmes affichages aberrants, des icônes qui se promènent et se dessinent à moitié. Je précise que quitter toutes les application et redémarrer Windows, rebooter la machine, même, n'arrange rien. L'aperçu en pop-up d'un xls déroule un dump Hexadécimal et Ascii, ou une feuille vide. Passons à un fichier plus salé : 1Mo, douze onglets, une grille et 6 graphiques lignes et histogrammes par onglet. Le chargement est long mais les données apparaissent au fur et à mesure, les graphiques aussi. Ils semblent propres mais tout se mélange brusquement. L'affichage ralentit, ralentit, puis se fige. Alt-tab répond encore un peu mais Windows fait n'importe quoi puis se gèle, plus rien. Ctrl-Alt-Del ne répond pas et le clavier se met à biper. Après un café, la machine n'a pas bougé... Reset. Entre temps, j'ai remarqué que le bureau de Windows se peignait de couleurs bigarrées, exactement comme ferait un dépassement de mémoire dans une zone graphique. Et comme on a vu que l'interface de 602Pro était originale ; peut-être l'est-elle un peu trop ?

Reprenons avec une feuille vierge. On saisit des données, on dessine un camembert avec MagicGraph, un assistant fait très bien son boulot, le résultat est propre, et les modifications possibles sont simples sans être simplistes. A l'usage, l'interface recommence à se brouiller mais toutes les commandes continuent de répondre comme il convient. Sauvegarde. Au passage, notons que 602Text est MDI, tandis que 602Tab ne l'est pas à l'instar de Microsoft Office. Pour chaque document une nouvelle instance est lancée. Réouverture de la feuille de calculs : l'icône présente toujours une vignette, et le pop-up fonctionne mieux cette fois (sauf le graphique qui est signalé mais pas affiché). L'interface est retombée sur ses pieds et je peux manipuler la feuille pendant une bonne demi-heure sans aucun pépin. 602Tab propose nombre de fonctions et de semi-automatismes dignes d'un tableur complet, mais il montre les mêmes limites que 602Pro avec incitation à l'achat du Plus Pack. Je retourne à ce fameux gros document emprunté à Excel : même scénario pour le même résultat, plantage. Mais cette fois, Windows a le temps de me signaler le GPFault de KRNL386.exe.

602Photo :

Passons à l'image... et passons vite dessus. Photo ne permet pas de retouches point par point et n'offre aucun outil de type pinceau, crayon ou aérographe. Ici on ne fait que de la retouche générale, contraste, couleurs, rotations à 90°, effets. Ces retouches peuvent quand même s'appliquer à des sélections uniquement (rectangulaires, elliptiques, poly-lignes ou dessinées à main levée). Un enfant peut utiliser 602Photo tellement il est limpide. A noter tout de même la fonction à la mode contre les conjonctivites.

Le reste, rapidement :

602Text importe et sauvegarde les formats Word depuis la v6.0 jusqu'à maintenant, l'éternel RTF, le HTML et ses feuilles de styles, et les textes bruts. L'assistant de création de mailings sait lire les fichiers .dbf, .csv, ODBC et WinBase602 ("Plus Pack" pour ce dernier), et il récupère automatiquement les données du carnet d'adresses de Outlook Express.
602Tab lit les fichiers Excel, Lotus 1-2-3, Quatro Pro .wq1 et .wq2, dBase .dbf, et texte brut ou séparé par des virgules (.csv). Un assistant d'insertion de fichier texte permet les contrôles de découpage nécessaires sur ces textes. Il sauvegarde en Excel ou dbf. Chaque application propose aussi son format propre, ainsi qu'un format de modèle de document.
602Text & Tab savent importer les formats d'images png, jpeg, gif et bmp (+ dib), mais aussi wmf, tiff, Presse-papiers et icône Windows, fax (format spécifique à 602), pcx et tga, auxquels 602Tab ajoute les images PhotoCD, cals, iff, Mac pict, PhotoShop psd, et msp. Et pourquoi Tab fait-il mieux que Text ? ça n'a pas de sens !
602Photo ouvre et enregistre tous les formats d'images que Tab connaît, et y ajoute en sauvegarde l'eps (Postscript encapsulé), le dcx (multi-page pcx), le ras (Sun raster) et les xbm, xpm, xwd (des trucs Unix).

Les fichiers helps (oui, "help" parce qu'en anglais, ainsi que toute l'interface) sont bien réalisés et complets. Au format help Windows, donc, ils comportent quelques coquilles amusantes, comme "éditation" et d'autres plus surprenantes qui semblent être des oublis en langue scandinave.

Mon avis est que cette suite semi-gratuite est tout à fait bienvenue mais qu'elle est encore jeune. Ce n'est certainement pas le killer d'Office qu'on nous a promis (où sont le SGBD et la PréAO ?), peut-être celui de Works seulement. Une version prochaine pourrait apporter plus de stabilité et - on peut rêver - la francisation accompagnée de ses dictionnaires... gratuits, bien sûr ! Gratuit parce qu'après tout, on teste ci-dessous Star Office, en français, et offert sur un plateau.
Version 2000b datée du 05.09.2000, pour Windows 9x/NT/2k.

+ d'infos...http://www.software602.com/products/index.html
+ d'infos...http://www.software602.com/products/pcs/compare.html - une liste comparative.
téléchargement...ftp://ns1.software602.cz/pub/download/pcs2k.exe - 14,5Mo.

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- Star Office Pro 5.2

C'est ici qu'on espère trouver ledit killer de la suite Bureautique Microsoft, avec ce qui manque à 602Pro, soit les dictionnaires et outils de langue française. On trouve sur le CD de StarOffice des dossiers proposant ces extensions qui, selon la documentation, ne sont fournies nulle part sur Internet.

Au menu de StarOffice, on trouve le traitement de texte Writer 5.2, le tableur Calc 5.2, le module de PréAO Impress 5.2, le dessin vectoriel Draw 5.2, l'éditeur de formules Math 5.2, Chart 5.2 pour les graphes, Image 5.2 pour le dessin bitmap, Schedule 5.2 pour agenda (avec synchro PalmPilot), une machine Java, une base de données baptisée Adabas, les modules de langues français, anglais UK, idem US, espagnol et allemand, un dialer pour numéroter depuis la Suite, le support de PGP, et enfin une galerie de clip arts et d'effets sonores ainsi qu'un paquet de polices de caractères. Sans compter les clients intégrés Web, e-mail, newsgroups et FTP.

L'installation gère la migration depuis la version antérieure 5.1 de StarOffice. Au choix : installation standard, personnalisée ou minimale. Détail amusant, l'assistant indique que la dernière option "ne nécessite que 149,2Mo d'espace disque". Attention, le CD contient un Runtime Java en version 1.1.8 tandis que celui installé avec Internet Explorer 5 est plus récent (1.3.0). L'installeur ne se trompe pas mais on pourrait cliquer de travers en passant trop vite sur cette option. Notez aussi que Adabas, qui s'installe à la suite d'Office, est bridée à 100Mo de données et à 3 utilisateurs par base de données, qu'elle modifie le PATH d'autoexec.bat et y ajoute des variables. Vous devrez, hé oui, éditer à la main autoexec.bat parce que l'installeur oublie les guillemets dans les chemins de dossiers avec des noms longs.

Desktop :

Au lancement, StarOffice déroute : juste une icône générale, pas d'icônes pour les applications. StarOffice se présente d'autorité dans une interface intégrée qui couvre tout le bureau de Windows et reprend au passage son menu "Démarrer", ajoute ses propres bookmarks, sa corbeille, son explorateur évolué, etc. Un bureau sur le bureau, soit une couche de plus, ce qui ne correspond pas forcément aux désirs de l'utilisateur. Les applications proposées apparaissent toutes dans cette interface qui, il faut tout de même l'admettre, est bien dessinée et puissante. Si Sun ne dévoile pas ici des ambitions aussi hégémoniques que celles de l'éditeur concurrent, je vois en tout cas mon environnement de travail accaparé par un StarOffice qui se propose (pousse-toi de là !) de faire l'interface avec mon système et mes disques durs, d'intégrer tous mes accès Internet, Web, e-mail, ftp, news...
Et on a beau chercher la parade, on lancera de toute façon le Desktop de Sun qui chapeaute le reste. J'avais pourtant invalidé "l'intégration du système" lors de l'installation, et avec raison parce que StarOffice aurait carrément pris la place du shell ! Il est heureusement possible de glisser dans Windows, sur le bureau ou dans le menu démarrer, des icônes spécifiques pour chaque application.

StarWriter :

Writer digère beaucoup mieux les documents mis en page avec Word puis importés. On n'évitera pas quelques reprises, bien entendu, mais l'affichage ne présente pas d'incohérences ; l'interface est plus commune que celle de 602Pro mais plus robuste aussi. Elle est cependant moins riche et moins paramétrable que celle de Ms Office. Le nombre des fonctions proposées ici recale définitivement 602Text dans la course à la concurrence avec Microsoft. Et StarOffice Writer possède, lui, les dictionnaires dont on a besoin, orthographe, synonyme et césure. Il propose aussi d'importer les autotextes, c'est à dire en vocabulaire Word, les insertions automatiques, formules de politesse, etc. En fait, on s'aperçoit que Sun a particulièrement soigné les capacités de récupération (et d'exportation aussi) de documents issus de Word97/2000 ; c'est un passage obligé s'il veut grignoter le marché occupé par Microsoft.
La liste des autres formats que Writer sait importer est impressionnante, l'exportation est plus limitée mais suffisante : StarWriter 3.0 à 5.0, texte brut Windows, Dos, Unix et Mac, html, rtf et Ms Word 6.0 à 2000.

StarCalc :

C'est avec Calc qu'on réalise combien StarOffice est plus lent que la Suite Microsoft. Le même gros fichier qu'on avait confié à 602Tab se fait attendre à l'ouverture. L'enregistrer au format maison (.sdc) pour le recharger ensuite n'améliore pas les performances. Par contre, il est très bien interprété lorsque enfin il arrive à l'écran. Les graphiques sont propres même si les libellés des légendes débordent un peu. Quelques calculs sont tout de même mal traduits et affichent des erreurs. On ne peut pas faire le tour complet de Calc qui, outre les calculs attendus, offre aussi des fonctions de base de données, de recherche et d'extrapolation, d'hypothèse, des graphes, etc.
Là aussi, la liste des formats reconnus est longue : Excel 4.0 à 2000, Lotus 1.2.3, Ms Works Dos, Windows et Mac, Claris Works, sylk et dif, html, dBase, texte et csv... L'export se limite aux six derniers cités plus la famille Excel.

StarDraw :

Draw est l'outil de dessin vectoriel. Riche, ce n'est tout de même pas un Corel. Mettons qu'il est comparable à Micrografx Draw et qu'il répond largement à tous les besoins Bureautiques. Au-delà, il sait faire de la pseudo-3D avec textures, éclairages et ombres portées, des fléchages connectés à des objets (organigrammes), des lignes de cote, du texte libre ou dans des cadres ou des légendes, des effets animés, et bien sûr la modification des objets avec les courbes de Bézier, etc. Il connaît la notion de couches, sait insérer des objets bitmap mais aussi des sons, des vidéos, des applets et autres plug-ins, des champs de base de données, des boutons avec des liens Internet (de plus, un éditeur d'image map est inclus)... et le langage macro permettra de tenter tout ce que Draw ne sait pas faire tout seul.
La galerie vous permettra de récupérer des clip arts et ainsi de réaliser des oeuvres parfaitement impersonnelles.

StarImpress :

Dédié à la PréAO, Impress reprend exactement les outils et l'interface de Draw ; c'est un avantage de l'excellente intégration des applications que Microsoft pourrait prendre en exemple. Les modes Diapo, plan, etc., sont présents, ainsi que les effets et transitions propres au genre. l'import d'un document PowerPoint est impeccable, y compris les polices, les notes du diaporama, etc., la lenteur mise à part (fichier de 2Mo bourré de copies d'écrans). Les effets de transitions sont bien respectés hormis quelques détails sans gravité. Un player de présentation, indépendant, accompagne le suite.
Les formats lus pour Draw et Impress sont pléthoriques : PowerPoint 97/2000, cgm, dxf (Autocad), eps, pct (Mac pict), ems, et wmf, sgv et svm (Star), ainsi que les bitmap gif, jpg, png, tga, tif, PhotoCD, bmp, pcx, psd (PhotoShop), ras (Sun)... On trouve même les moins utiles tels que le .met d'OS/2. L'export se limite aux formats maison plus PowerPoint pour Impress. Draw sait exporter à tous les formats bitmap listés ci-dessus, et seulement en EPS pour le vectoriel ; pas terrible. On note aussi que les formats Corel sont oubliés.

StarImage :

Curieusement, le desktop de StarOffice ne propose pas d'icône pour lancer l'application de retouche d'images en mode points. Il faut passer par "Fichier / Nouveau". Peut-être parce que StarOffice Image n'est pas à la mesure des autres applications de la suite ? Un crayon, un aéro et une pipette, des rectangles et des ronds, 10 effets plus un filtre de nettoyage un peu violent, et on a fait le tour du programme. C'est déjà beaucoup mieux que Paint livré avec Windows, mieux aussi que 602Photo, comparable au concurrent inclus dans Ms Office, mais bien en-deçà d'un PaintShop. On remarque quand même la capacité de créer et gérer des gifs animés. Les formats lus et écrits sont les bitmap qu'on a déjà listé pour les autres applications.

StarSchedule :

Visite rapide de Schedule, le calendrier permettant de gérer tâches et événements. Cet outil tourne en local mais sait se connecter à un serveur en réseau pour partager des rdv avec ses collègues et remplaçants. Schedule sait récupérer les données d'Outlook en passant par le format .csv, celles de Lotus Organizer via .txt, iCalendar (en natif ou via Xml), et vCalendar (Netscape). l'export ne propose que ces deux derniers formats. Un module permet la synchronisation avec les données d'un PalmPilot.

StarBase :

Adabas, la base de données livrée avec StarOffice, est un produit partenaire. Il est bridé mais suffisant pour un usage personnel ou des projets limités. Les formats dBase, texte et Access sont supportés, ainsi que ODBC 3, JDBC, ADO, Oracle et DB2. C'est là aussi un produit mûr, avec tables, requêtes, états et formulaires. Le carnet d'adresses de StarOffice est une base de données Adabas.

Internet :

Les clients e-mail, Web et news profitent des modules des autres applications (dictionnaires, saisie html et images...) Ce sont en fait des déclinaisons de ces applications, et elles sont encore et toujours intégrées au Desktop (la boîte d'envoi de courriers jouxte par exemple les bases de données, les icônes de documents, etc.) Sun a bien préparé son coup : des "autopilotes" (assistants) permettent la récupération des configurations et paramètres Internet, autant pour le Web que l'e-mail et les news, si vous utilisiez le couple Microsoft Internet Explorer - Outlook Express à partir de la v4, ou Netscape Communicator v4+. Je ne suis pourtant pas parvenu à récupérer mes archives d'e-mails Outlook Express.

StarBasic :

Les macros des documents Ms Word, Excel et PowerPoint peuvent être supprimées à l'importation, ou bien conservées sans modification de telle sorte que l'enregistrement au format originel les restitue proprement. Sun n'oublie pas d'argumenter que c'est aussi un excellent moyen de se préserver des macro-virus tout en partageant ses fichiers avec l'extérieur. Le langage Macro StarOffice Basic est orienté objets, avec gestion des événements, propriétés et méthodes, tout cela est presque classique maintenant, et du niveau de ce qu'offre l'autre Suite, celle de Microsoft. L'environnement de développement est quand même un peu fruste en regard de VBA. Un mode d'enregistrement permet de capturer les actions et de les modifier ensuite ; c'est un bon moyen d'apprentissage. L'aide pour le langage macro (Star Office Basic) est en anglais.

Conclusion :

En trois jours d'usage intensif et sans complaisance, je ne suis pas parvenu à planter la suite une seule fois, sauf lors du test de l'import des données provenant d'Outlook Express, soit plus de 225Mo, et encore, je ne suis pas certain que StarOffice ait été planté ; je l'ai interrompu par Ctrl-Alt-Del. Je pense que StarOffice est bel et bien l'alternative complète à la suite Bureautique de Microsoft. C'est incroyable que les lois du marché puissent amener un éditeur à offrir un produit d'une telle qualité (mais "timeo Danaos...") Personnellement, c'est avec plaisir que j'abandonnerai la suite de Microsoft pour adopter celle-là... dès que mon métier m'y autorisera. Je ferai ce choix malgré l'intégration des applications dans ce Desktop gourmand, et malgré les lenteurs des certaines tâches.
Je serais tout de même prudent pour les outils Internet, pour ne pas mettre tous mes oeufs dans le même panier et parce que je ne sais pas dire aujourd'hui si StarOffice peut rivaliser avec ceux dont j'ai l'usage.
StarOffice est gratuit pour un usage personnel. 01Net dit que la doc est payante ; la version papier peut-être, parce que les aides contextuelles sont complètes et les docs sont offertes sur le CD en PDF, avec le Reader Acrobat v4 à côté. Rappel : sans même passer par un formulaire casse-pieds mais en envoyant un simple e-mail avec votre adresse, Sun propose StarOffice 5.2, version française, gratuit, sur CD.

+ d'infos...http://www.sun.com/products/staroffice/5.2/comparison/advanced.sw.html - liste des fonctions de StarOffice et comparaison avec le concurrent.
+ d'infos...http://www.staroffice.online.fr/
+ d'infos...http://www.staroffice.online.fr/ressources-cdrom.html - instructions pour commander le CD.

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- Netscape 6 PR3

AOL et Netscape livrent la Preview Release 3 du futur Netscape 6 qui devrait arriver en version enfin mûre avant l'année prochaine. Le produit est clairement ciblé pour des utilisateurs plus professionnels que l'abonné moyen AOL, avec des services de portail comme en créé Microsoft aujourd'hui avec son MSN Explorer. Le look (skin) a été revu par rapport aux bêtas précédentes. Le produit final comprendra le browser Web, un client e-mail, un compatible AOL Instant Messenger et un éditeur HTML.
Pour faire patienter les possibles utilisateurs résiduels, Netscape a repeint son site Web. Sa "nouvelle" clientèle étant plutôt business, le contenu est revu en conséquence. Le dernier argument valable pour l'éditeur, à mon avis, est la promesse qu'il a faite de livrer le navigateur du marché le plus respectueux des standards Web. Mais la date de rendez-vous reste à la discrétion de Netscape.

+ d'infos...http://www.netscape.com

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- En bref :

• PCMaintenant dresse une liste des logiciels incompatibles, ou plutôt avec lesquels Windows ME est incompatible. Le site invite le lecteur à enrichir la liste de ses propres expériences :
+ d'infos...http://www.pcmaintenant.com/logiciel/systeme/winme/incompatiblewinme.html

• AMD a démontré sans tapage lors du Microprocessor Forum 2000 une machine bi-processeur : deux Althlons pour faire tourner 3D Studio Max. Les Durons Socket A supportent eux-aussi le bi-processing. Les cartes mères "bi" seront livrées à la fin de l'année.

• Maxtor + Quantum > IBM. Maxtor a racheté la division HD de Quantum pour 2,3M$ et détient maintenant 40% du marché des disques durs.

• Microsoft a livré Exchange 2000. Optimisé, et ce n'est pas un mal, le serveur est plus fiable et mieux gérable. L'éditeur se vante d'avoir déployé la mise à jour en interne pour 30000 utilisateurs, à Redmond. La nouvelle version aurait permit de réduire le nombre de serveurs de 35 à 8 seulement, tout en triplant le nombre d'utilisateurs par serveurs et en doublant les tailles des boîtes aux lettres. Pour moi, huit fois trois ne font pas trente-cinq, mais bon... Au menu, un nouvel Outlook Web Access et des boîtes intégrant e-mails, chat, fax et voix. Disponible en français, évaluation pour 120 jours.
+ d'infos...http://www.microsoft.com/exchange/productinfo/eval.htm

• Microsoft, ingénieux mais ingénu, s'est acoquiné avec Compaq pour inventer le benchmark des serveurs e-mail, le MAPI Messaging Benchmark 2. Et qui est le gagnant de cette nouvelle échelle de mesure ? Suis-je bête ! C'est bien entendu Microsoft Exchange 2000 Server tournant sur du matériel Compaq.

• Pour s'insérer dans le sillage du MP3, WildTangent, un éditeur de jeux, a sorti quelques uns de ses titres 3D (Space Rocks, PigPen, Blasterball, GemMaster et Speedway) sous la forme de plug-ins pour WinAmp. Le player MP3 devient alors une plate-forme de jeux musicale via son mini-browser.
+ d'infos...http://www.wildtangent.com/

• Karl Dubost, ancien collègue et bon ami, officiant maintenant au saint des saints (le W3C), me fait remarquer avec un sourire en coin que j'ai oublié de parler de SMIL dans mon papier à propos des images animées (Marcbook 170). Le but du Synchronized Multimedia Integration Language est de synchroniser simplement des objet multimédias ; il est supporté par Internet Explorer 5.5, QuickTime 4.1, RealPlayer 7.
+ d'infos...http://www.w3.org/AudioVideo/Activity.html

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P.S. : ci ce papier vous a plu, faites-le suivre à vos connaissances susceptibles d'être intéressées... sans spamer pour autant.
Merci, et bon week-end, comme on dit en France.

La photo de la semaine : + d'infos...http://www.malexism.org/photos/statue.html

"Il est temps de camper ; il est trop tard pour revenir à Roncevaux." Charlemagne, la Chanson de Roland.

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© Reproduction totale et extraits autorisés avec mention de l'url : http://www.malexism.org/marcbook/.
Réalisation, information, tests et rédaction : Marc-Alexis Morelle.